Nous sommes deux français et deux espagnols unis par la passion du ski pyrénéen et ayant eu une idée-défi que nous vous proposons ! Un récit vidéo mettant en image des skieurs sur les traces de l’histoire transfrontalière de leurs montagnes. Dans une démarche à la plus faible émission de carbone possible, à l’aide de leur gravel et de leurs skis, ils iront à la recherche de récits et d’anecdotes sur les échanges et liens entre leurs deux pays dans les hautes vallées frontalières.
Il s’agira d’allier la passion pour le ski de montagne dans une atmosphère chargée d’histoire, et dans les conditions de nos ancêtres, sans moyen motorisé.
Au fil des sentiers, routes et traces empruntés, nous allons conter les prouesses de ces contrebandiers, familles ou troupeaux qui franchirent ces montagnes. C’est un défi important qui nous attend dans cette aventure de quinze jours que nous avons décidé de démarrer au refuge de Lizara à l’ouest et qui nous amènera jusqu’en Catalogne dans la petite station de Tavascan. Ce parcours fera un passage par la France de Piau Engaly (65) jusqu’au col du Portillon (31).
Cette traversée de près de 550 km sera le théâtre de souvenirs et de moments inoubliables. Elle nous permettra d’apprécier ce que bon nombre de personnes ont pu vivre lors des passages de cette ligne qui n’a de sens que pour la politique et l’économie. Malgré tout, il sera aussi intéressant de ressentir l’effet de cette zone de paix pour les habitants frontaliers. Eux qui vivent en osmose avec leur homologues symétriques et sur qui le piémont a peu d’influence.
Le thème est posé : la convergence de l’aventure de nos riders et de l’histoire de ceux qui sont passés ici. Une chaîne de montagne, deux pays, une frontière, un lien : LES PYRÉNÉES.
L’ÉQUIPE
Nous étions 3 skieurs (Marcos, Mike & Romain) et deux cameramen (Dani & Jesus). L’idée a été planifiée par Mike, qui connaissait déjà tous les membres de l’équipe, mais ce qui était intéressant, c’est que certains d’entre eux ne se connaissaient que depuis deux ou trois jours de ski ensemble, pas plus. Cela faisait partie du défi. Mélangeant une équipe franco-espagnole, dont la plupart ne parlent pas la langue de l’autre et partent à l’aventure entre les frontières de deux pays où chacun pourra montrer une partie de l’histoire et des spots de son pays. Un échange de valeurs et de moments entre nous tous, à part tout ce que nous avons vécu et appris pendant le voyage en soit.
« Mike parle » : Je me souviens quand j’ai appelé tout le monde dans l’équipe, notamment Marcos et Romain pour leur parler de l’idée de traverser toutes les Pyrénées centrales par nos propres moyens, juste à vélo et à ski. Ils m’ont dit que j’étais fou, qu’on n’y arriverait pas, c’est un voyage de 13 à 15 jours sans escale combinant quotidiennement deux activités : ski et vélo. 10h d’activité physique par jour «¡¿Vous rendez-vous compte de l’entraînement dont nous avons besoin ?!
Je leur ai dit qu’ils avaient deux mois pour s’entraîner dur, car les premiers sponsors : ORBEA et MAJESTY nous envoient le matos et il n’y a pas de retour en arrière possible. Nous allons le faire les amis !
Ils ont commencé à rire et m’ont dit « D’accord, allons-y ! »
C’est comme ça que ça a commencé…
L’APPROCHE
Nous avons décidé d’adopter une approche plus alternative et de faire tout le voyage uniquement par nous-mêmes, sans moyens motorisés, minimisant ainsi les émissions de carbone. C’est pourquoi Orbea nous a offert 3 vélos gravel où nous avons transporté tout notre matériel pendant ces 13 jours. Pour les caméramans, ils n’avaient pas plus d’options que de prendre un van pour tout le voyage car il leur était impossible de faire la même chose avec tout le matériel média et vidéo (Caméras, drones, batteries…)
Nous souhaitions également visiter des régions emblématiques et marquées par l’histoire, les Pyrénées ont été le théâtre de nombreux échanges entre la France et l’Espagne au cours de nombreuses années et situations difficiles. Maintenant que c’est une terre de paix, nous avons suivi les traces de nos ancêtres en mélangeant nos passions pour essayer de comprendre au mieux ce qui s’est passé dans chaque endroit où nous séjournerons et skierons.
Les Pyrénées captivent l’imagination depuis des milliers d’années. Avec son paysage accidenté et époustouflant, il est difficile de ne pas voir où les mythes et les mystères abondent dans ses sommets enneigés. En fait, certains des mythes les plus connus des Pyrénées tournent en réalité autour de la création des montagnes elles-mêmes.
Dans une version du conte : « Pyrène était la fille du roi Bebrycius et l’amante du héros grec Hercule. Elle a donné naissance à un monstre ressemblant à un serpent et était si terrifiée qu’elle s’est enfuie dans les bois où elle est morte. Frappé de chagrin, Hercule construisit un tombeau en empilant des pierres les unes sur les autres, et cela devint les montagnes des Pyrénées, du nom de son amour.
« Les Pyrénées ont été les premières montagnes que l’homme a affrontées. La légende raconte que Rolan, chevalier de Charle Magne au Moyen Âge, fut persécuté en France et s’enfuit. À Marboré, voyant que les montagnes bloquaient la route, il utilisa son épée pour faire une immense entaille dans la montagne, aujourd’hui appelée « La Brèche de Rolan ». »
À LA MAISON
Une autre partie de l’approche a été le fait d’en savoir plus sur le fantastique jardin que nous avons à proximité de nos maisons. La plupart du temps, nous regardons les prévisions de neige, Instagram et d’autres médias pour voir où il y a de la neige. Nous passons la plupart du temps à planifier des voyages à l’étranger à courir après la poudreuse. Pourquoi n’explorons-nous pas ce que nous avons chez nous au lieu d’aller toujours loin ? Pourquoi n’adaptons-nous pas les activités en jouant avec les conditions météorologiques ? C’était une autre chose que nous voulions faire. Découvrir de nouveaux endroits mais pas nécessairement loin, quelle que soit la neige, nous aurons différentes options pour skier et profiter du paysage. Peut-être découvrirons-nous des endroits incroyables où nous pourrons revenir avec plus ou moins de neige et faire les lignes que nous avions en tête.
Une semaine avant de commencer le voyage, la quantité de neige dans les Pyrénées diminuait très vite et n’était pas bonne, nous ne savions même pas si nous pourrions skier quelques lignes… Mais comme nous l’avons déjà dit, vous ne pouvez pas contrôler les prévisions et le ciel nous écouté, je suppose. Entre 30cm et 1 mètre de chute en 3 jours sont tombés la veille de notre départ à 5h du matin.
Whoouawwww quelle surprise, tout à coup 10 jours de froid insense arrivaient, avec des températures allant jusqu’à -25. Les jours les plus froids de tout l’hiver. Je me souviens avoir dit à toute l’équipe « on devrait acheter un ticket de loto, on ne sait jamais ahahha »
Cela fait partie des Pyrénées, on ne peut pas prévoir avec beaucoup de temps ce qui va se passer, on peut avoir 4 saisons en une journée. Mais lorsque tout est réuni, vous pouvez vivre les meilleurs moments de votre vie.
DIFFICULTÉES ET DOUTES
Dans notre défi, il y en avait plus d’un.
Beaucoup de doutes nous viennent à l’esprit : comment allons-nous faire face à ces chutes de neige abondantes en haute altitude, aux avalanches, à la sécurité ? Comment allons-nous affronter le froid, ils prédisaient les jours les plus froids de l’hiver avec -25 degrés dans certaines régions. Comment ferons-nous du vélo sur des routes verglacées et enneigées avec du matériel lourd et des skis dessus ? On va devoir franchir une crête à ski avec les vélos sur le dos, près de 30kg pendant 6/7h ?
Comment allons-nous filmer tout ça, ce n’est pas comme si vous prévoyiez de filmer une ligne, vous la vérifiiez avant, vous pouvez même l’essayer il y a un mois et ensuite y retourner un jour avec du beau temps et de la neige et faire de belles images. Nous allons improviser tous les jours en fonction de la météo, de la neige, des lignes, des conditions du corps… pendant 13 jours.
Si nous sommes honnêtes, nous ne savions pas si cela serait possible, mais nous avons fait de notre mieux pour le faire et nous motiver mutuellement. Nous sommes une équipe forte et plus important encore, nous connaissions les points forts et faibles de chacun, ce qui est important pour former une bonne équipe.
Eh bien, si vous voulez savoir comment nous avons affronté tout cela et réussi, regardez la vidéo ;).
NOS JOURNÉES, EN RESUMÉ
Nous sommes partis de la ville de Jaca, dans la région d’Aragon, à 5 heures du matin et sommes allés en premier au refuge Lizara puis skié la face Nord-Ouest du Bisaurin.
Jour 2 : c’était une journée à vélo du refuge de Lizara à Astun avec 3 cols (longue et difficile).
Jour 3 : nous n’avons pas pu skier le couloir que nous souhaitions à cause de la météo et nous avons fait quelques balades en forêt ce qui était plus sécuritaire pour l’équipe.
Jour 4 : c’est un moment inoubliable ! Des scénarios épiques apparaîtront sur la vidéo, le jour où 3 fous ont traversé la crête de canal Roya à ski avec les vélos sur le dos depuis la station de ski d’Astun jusqu’au port du Pourtalet pendant 7h devant le Pic du Midi d’Ossau.
Les gens nous regardaient en disant « ils sont perdus… » « pourquoi ils amènent les vélos en haut de la montagne » eh bien, c’était dur et fou mais nous y sommes arrivés !
Jour 5 : 1600 de dénivelé et 28km de ski pour tenter de skier le couloir Retona dans la vallée de Tena. Eh bien, les vues étaient spectaculaires mais la neige était vraiment très difficile à skier, de la glace de haut en bas, vraiment sketchy, mais cela fait partie du jeu, on ne peut pas toujours gagner. Nous avons pris notre vélo l’après-midi pour pédaler 5h jusqu’à Fiscal.
Jour 6 : vélo uniquement de Fiscal à Bielsa. « Seulement » ce n’était pas une blague..
Jour 7 : nous avons essayé de skier le Comodoto dans la vallée de Pineta, encore une fois les vues sur le Mont Perdu et toute la vallée étaient incroyables mais le vent a emporté toute la bonne neige.
Jour 8 : nous traversons la frontière avec la France, à seulement 25km de Pineta et puis… le paradis de la poudreuse !!! 25cm de poudreuse toute fraîche et froide comme on l’aime. QUELLE JOURNÉE, on ne pouvait pas s’empêcher de regarder toutes les montagnes, on voulait skier toute la journée mais ce n’était pas possible. Nous avons dû prendre nos vélos et remonter à Val Louron pour le lendemain.
Jour 9 : encore une journée de rêve de poudreuse et de ciel bleu, vive la France ! Le soleil en france n’est pas si courant pendant 3/4 jours donc on était vraiment content ahah.
Jour 10 : journée vélo de Luchon à Vielha. Nous nous sommes arrêtés dans une église où le prêtre a béni nos vélos et notre aventure, c’était jsute excellent. Amen
Jour 11 : nous avons roulé en vélo de Vielha à la Bonaigua (route la plus haute de la station de ski de Baqueria) et avons skié le Pic d’Ares. 3 jolis couloirs avec un rappel pour terminer la sortie et revenir aux vélos.
Jour 12 : Bonaigua à Tavascan, une longue journée à vélo aussi et nous étions vraiment fumés.. notre corps souffrait ces derniers jours.. mais on avait pas le choix que d’appuyer, la pluie nous rattrapait !
Jour 13 : Tavascan Nous Voilaaaa, très content d’arriver et de mettre les vélos dans un coin ahaha. Juste une journée pour skier et finitooo ! La neige n’était pas bonne là-bas mais nous étions quand même heureux de prendre une bière et de nous asseoir sur un canapé pour le reste de la nuit.
JUST LIKE AN EASY RIDE
Après deux semaines d’aventure, nous nous sommes regardés en nous disant « est-ce qu’on l’a vraiment fait ? ». Nous étions tellement fatigué et heureux en même temps, beaucoup d’émotions ont traversé cette aventure.
Nos corps étaient à bout et nous voulions juste nous reposer quelques jours maintenant. Nous avions trop de bons souvenirs en tête pour ne pas savoir comment les organiser. Imaginez 13 jours de paysages magiques, de bonne neige, de lignes de rêve, de rencontres avec des gens inspirants, d’en apprendre davantage sur la culture des deux pays et de rires. Ce fut un voyage intense au cours duquel nous avons beaucoup appris.
Bien évidemment, nous travaillons déjà sur la prochaine aventure et nous avons de bonnes idées pour celle-ci, le four est chaud ;). Il nous reste plus qu’à enfourner la pizza !
