splitboard stone snowboards

Key Equipment Disruptive

Key Equipment Disruptive

NOTRE TEST DE LA BOOT SPLITBOARD KEY EQUIPMENT DISRUPTIVE (version Key X Kopala)

Si vous suivez le Norvégien Kriss Kopala sur les réseaux, cela fait un moment que vous devez vous questionner sur ses étranges hardboots splitboard jaunes/vertes qu’il ride depuis l’hiver dernier. Le mystère est enfin levé puisque il a dévoilé il y a quelques jours, toujours sur les réseaux sociaux, sa collaboration avec la marque Key Equipement.

Une série limitée du modèle Disruptive qui ne devrait pas avoir besoin d’une large promotion médiatique pour se vendre, tant le Norvégien est déjà à lui seul un prescripteur puissant.
Il suffit de regarder quelques épisodes de sa série Kopeshow sur internet pour comprendre que le garçon a dû amplement les mettre à l’épreuve et dans des conditions… extrêmes.

Nous avons eu le privilège de tester un prototype durant l’hiver dernier. Une longue période de test est toujours une bonne opportunité de soumettre le produit à de nombreuses conditions variables, de la neige de printemps à la poudre, du raid à ski à la sortie à la demi-journée. Au passage, un grand merci à Tal et à la marque de nous offrir cette opportunité et de mettre à disposition du matériel de test durant un laps de temps conséquent.
À l’occasion de cette sortie, nous vous proposons une mise à jour de notre test de la fameuse hardboots franco-norvégienne, au nom toujours aussi prétentieux mais finalement parfaitement conforme à la révolution que représente la Disruptive ; Key X Kopala Limited Edition.

Unboxing

Aux premiers essais, elle semble plus confortable que le modèle précédent. L’élargissement de la coque et ce nouvel alliage de plastique semblent plus « malléables ». Le feeling est rapidement bon et personnellement j’ai eu moins d’ajustement à faire auprès du bootfitter. Après, il est important de rappeler que le gros avantage des HB est la customisation, alors pour ce genre de modèle, il ne faut pas hésiter à aller voir un bon bootfitter, histoire d’adapter parfaitement votre botte à vos pieds. Ce sont des frais et du temps supplémentaires certes, mais vous ne le regretterez pas.
Pour ma part, j’ai ajouté une semelle absorbante de la marque FP Footwear (https://fpfootwear.com/snowboard-boot-fitting-custom-insoles/). Je ne veux pas faire de publicité ici, sûrement que la plupart des semelles thermoformable du marché auraient fait le job. Mais je dois admettre que je me suis laissé convaincre par leurs vidéos de démonstration à base de boules de bowling et de vitre cassée… À la base développée pour le skateboard et ses impacts violents, ils ont ensuite proposé un modèle spécifique snowboard que j’ai découvert par une recommandation de la chaîne YouTube Thegoogride. Il faut bien admettre, après les avoir testées, que leur technologie de « fluide non newtonien » (basée sur la même matière que les mousses de protection D30 pour les dorsales qui durcissent à l’impact, et développée, d’après leur communication par la NASA, rien que ça) est redoutable d’efficacité.
Et puis, quoi de mieux qu’une semelle au nom de « gamechanger » pour matcher avec des Disruptives !?
Si vous ne voulez pas investir dans une paire de semelles onéreuses, pas de soucis, ce nouveau modèle a été conçu pour améliorer l’absorption des vibrations. La semelle Vibram plus tendre, ainsi que le polyuréthane plus léger et plus souple, élimineront bien mieux les désagréments d’une coque rigide. Ce côté très « sec » que l’on retrouve habituellement avec les HB et qui est tout de même un point assez inconfortable lorsque l’on est habitué à des softboots. L’ajout de la semelle FP viendra booster le confort à l’usage mais ce n’est qu’un plus, le modèle de base a déjà été travaillé dans ce sens.
Un des autres très gros points forts de cette nouvelle version est le poids, le modèle a subi un gros régime, 240g économisés sur la paire, ça ne semble pas grand-chose mais avec environ 1370g par pied, on se rapproche des chaussures de ski avec de bonnes performances montée/descente et ça, ça fait plaisir.
Petit bémol, le laçage du chausson est on ne peut plus basique, un système de laçage rapide aurait pu être un petit plus ergonomique. Mais après tout, Palau, la marque des liners, n’en propose pas, et pourtant elle est LA référence en termes de confort et de performance tout en étant en plus made in France. Alors ne soyons pas trop exigeants, surtout qu’il vous sera toujours possible de changer le chausson à votre convenance si vous le désirez.
En résumé : plus confortable, plus performante, plus chaude et plus légère, ça commence très fort !

Montée

Sur le terrain maintenant ; forcément, le gain de poids est la première chose que l’on ressent dès les premières sorties. Ce bénéfice est toujours appréciable quand vous arrivez plus frais au sommet, prêt à profiter de votre descente à 100%, voire encore mieux quand vous vous apercevez que vous avez suffisamment la forme pour un second run bonus.
Le débattement est plutôt bon, ce n’est pas l’amplitude extrême d’une Gignoux, mais à 600g par pied, on ne joue clairement pas dans la même cour. Il est largement suffisant et sera de toute façon toujours bien meilleur que celui d’une soft dans une fixation de split à clic. Grâce au très bon maintien de la cheville, l’accroche est maximisée, le grip est bien meilleur et vous permettra de retarder la pose des couteaux lors des traversées en neige béton. On ne va pas se mentir, c’est clairement l’argument majeur lorsque l’on franchit le pas et que l’on décide de tourner le dos au confort moelleux des softs. La compatibilité LowTech est un des autres gains des HB, cela permet un point de pivot très fluide et proche du ski. Parfait pour gratter quelques centimètres en poussant un peu plus le pied à chaque pas. De plus, l’économie du poids de la fixation, qui se retrouve dans le sac à dos et non plus aux pieds, ménagera de précieuses calories disponibles pour plus de plaisir à la descente.
On retrouve bien sûr tous les atouts classiques des HB, rapidité de transition (à ce sujet, d’ailleurs, le levier du mode marche est beaucoup plus facile à manipuler même avec des gants que celui des versions précédentes). Le débord avant et arrière permettent une compatibilité en crampons full-auto pour plus de sécurité quand le terrain devient plus alpin, sans compter que même sans crampons, se faire des marches dans de la neige bien compacte est plus commode avec des chaussures rigides.
Bien que moins douillettes qu’une soft, l’étanchéité et la chaleur seront tout de même au rendez-vous comparées aux autres spécimens à coque du marché. Vous pourrez aisément les avoir aux pieds durant tout l’hiver, des sessions poudre au cœur des faces nord à la moquette de sud au printemps.
En somme : un régal à la montée ! Elles endossent parfaitement le rôle d’amélioratrices d’ascension pour lequel elles ont été élaborées.

Descente

Nous vous en parlions déjà dans les paragraphes précédents, l’atout majeur de cette version est son côté amortissant. Les vibrations sont significativement amoindries. Le gommage des micro-secousses assez perturbantes lorsque l’on est habitué à des boots classiques, qui peuvent provoquer à la longue une fatigue précoce voire des crampes sous les pieds, seront beaucoup moins présentes avec ces Keys. En résulte une sensation plus agréable, plus « moelleuse » qui est un peu surprenante pour des HB. Cela s’avérera particulièrement appréciable lorsque l’on terminera une longue journée par une mauvaise portion de traffole pétrifiée par un froid nocturne prématuré.
Le levier de descente, bloqué seulement sur l’arrière, apportera de la tolérance sur l’avant du tibia. Un petit amorti pour plus d’indulgence lors de segments techniques et étroits, comme par exemple une section typée bobsleigh de l’enfer, le genre de boardercross glacé des forêts que l’on rencontre parfois en fin de rando. Les vétérans, habitués de conduite en appuis languette, pourront être perturbés par cet aspect « mou » sur l’avant, mais les riders à la recherche d’un feeling moderne seront aux anges. La finesse de conduite se trouve ici plutôt avec le plat du pied, on peut ainsi venir chercher de la précision quand la pente commence à se raidir et que le besoin d’accroche franche et nette se fait ressentir. En définitive, on obtient, après un petit temps d’adaptation, le meilleur des deux mondes, à la fois de la tolérance quand il le faut, mais aussi de la précision au besoin.

Conclusion

En conclusion, cette collaboration apporte un produit ultra abouti, les retours de Kriss sur les anciennes versions ont payé, la marque a su endiguer toutes les petites imperfections du passé. Le poids, les vibrations et l’ergonomie du levier ont notamment été grandement améliorés. S’il faut lui trouver un petit défaut tout de même, nous dirions le côté altérable du nouveau plastique. Il est plus vulnérable, il aura tendance à marquer plus rapidement, question de densité. Mais bon, rien de surprenant, un alliage plus tendre et plus léger sera moins résistant à l’abrasion. Ce n’est pas étonnant, tous les habitués des produits outdoor le savent très bien, dès que l’on diminue le curseur du poids, on réduit aussi celui de la solidité. Lourd et robuste faisant souvent la paire, comme léger et fragile. Cependant, nous ne sommes pas ici dans cet extrême, les Key sont largement assez fiables pour une utilisation longue et intensive.
Question de goût pour finir, même la couleur est plus attrayante. Le jaune citron apporte un zeste acidulé, fun et punchy. Bref, vous voilà bien chaussé pour mettre un grand coup de pied coloré dans l’univers des chaussures rigides à Papy !

poids | chaleur | confort | absorption des vibrations | ergonomie | ridabilité

Fragilité du plastique et de la semelle, s’il faut lui trouver un défaut

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