Avec 60 % de son territoire recouvert par des reliefs alpins, la Suisse est indéniablement un paradis du ski de randonnée. Le pays offre une variété infinie de courses de toutes difficultés, depuis les pâturages parfaitement entretenus des préalpes, idéaux en début de saison, jusqu’aux glaciers qui mènent à une cinquantaine de sommets de plus de 4000 mètres. La Haute Route Chamonix-Zermatt, les 4000 du Valais et de l’Oberland Bernois sont bien sûr pris d’assaut au printemps et il ne faut pas y espérer beaucoup de tranquillité. Mais à côté de ces points de fixation, la Suisse regorge de massifs moins renommés où il est facile d’élaborer des traversées sauvages, en refuges gardés ou non gardés et avec une fréquentation très faible, voire nulle. La traversée des Alpes glaronaises, de Vättis à Göschenen, décrite dans Skitinerrances 2 (chapitre 10) en est un bon exemple. Immédiatement au Nord, au départ de Glarus, il est encore possible de tracer une très belle traversée jusqu’à Engelberg, en gravissant chaque jour un sommet et en découvrant une magnifique région au coeur des Alpes suisses.
Cette traversée démarre dans le canton de Glarus, au fond de l’impressionnante vallée du Klöntal, et commence par explorer le massif du Glärnisch, très peu fréquenté en hiver en raison d’un accès très délicat. Puis elle gravit différents sommets des Alpes uranaises : Glatten, Gross Düssi, Gross Windgällen et Vorder Schloss, en parcourant le canton d’Uri d’Est en Ouest, pour finir à Engelberg, dans le canton voisin d’Obwald.
Il s’agit donc d’une immersion aux origines de la Suisse, le canton d’Uri étant l’un des trois cantons fondateurs de la Suisse actuelle, haut lieu du mythe helvétique avec la figure de Guillaume Tell qui, selon la légende, coupa en deux une pomme placée sur la tête de son propre fils au moyen d’un carreau d’arbalète…
