Vous passez pour un(e) original(e) le lundi matin autour de la machine à café ? Vos collègues vous accusent de faire rimer ski avec taxidermie, et de dépecer des phoques pour coller leurs peaux sous vos planches ? Ils ne comprennent pas vos pulsions masochistes à ignorer les remontées mécaniques pour mieux maltraiter vos jambes et poumons, tout ça pour divaguer à plus d’une heure de marche et d’un km de la civilisation, à la merci donc des loups, des ours… et des amendes ? Ils se gaussent de votre préférence pour le silence du vent et des chocards par rapport à l’aboiement du heavy metal dans la cabine de téléphérique ? Histoire de parfaire votre image de misanthrope inconscient et de plomber votre bilan carbone au kérosène, emmenez maintenant vos skis et vos peaux de phoques dans les couloirs du centre de la Turquie, droit dans la gueule des loups gris. Après un tel voyage, votre santé mentale ne sera même plus à débattre dans votre entourage, et votre psy pourrait décider de confisquer votre collection de scalps de pinnipèdes et de vous envoyer en camp de rééducation à Courchevel pendant les vacances scolaires de février !
Trêve de clichés, si vous aimez l’aventure autant que le confort, vous devriez au plus tôt inscrire à votre agenda un séjour de « kayak » (ski en Turc) dans l’Aladaglar, un petit paradis du ski de couloir, assez sauvage pour y faire les premières traces, mais pas assez pour ne pas vous offrir ensuite un hébergement douillet avec connection internet ! Soyez rassuré.e.s, vous pourrez donc continuer le soir d’envoyer des selfies sur le parking, de « liker » des inconnus et de regarder des vidéos de chatons sur votre ordiphone. C’est de l’aventure… aux heures de bureau, toutes les courses pouvant se faire à la journée pour un skieur pas forcément fort comme un Turc mais suffisamment entraîné…