Ski de pente raide en terre de Baffin

Vous avez surement entendu parler de l’expé « Deep in Baffin » qui est allée explorer les couloirs de la terre de Baffin au printemps dernier. Voici leur récit qui peut vous donner des idées si vous êtes attirés par le camping :

Il y a 1 an maintenant, nous étions encore en plein dans les préparatifs de notre voyage, prévu pour la fin Avril. Billets d’avion en main, excitation à son comble, l’entrainement et l’organisation occupaient nos temps libres.
Partir en expédition au delà du 70eme parallèle demande des précautions plus contraignantes que d’aller faire des pâtés de sable sur la cote d’azur ! Trouver la bonne équipe, séduire des sponsors, affiner un projet, choisir notre matériel et nous voilà partis pour le plus sympa mais aussi le plus dur, le voyage ski au pieds, pulka au cul !
Après un long et sinueux voyage, entre les avions (et leurs retards), les derniers équipements à trouver au Canada et le dépaysement qui commence, nous arrivons sur l’île de Baffin. Nous voilà enfin face au froid, à la banquise et à nos ambitions de voyage. Ces mêmes ambitions nous conduisent, après une journée de motoneige, dans Clark Fjord, le début de notre périple.

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Sur le papier, le projet semble assez idiot : se faire déposer en motoneige à 150 kilomètres d’un village, et tenter d’y retourner à pied en tirant des pulkas, non sans faire quelques détours. Le tout bien sûr avec des ours, du froid, en tractant notre maison comme des tortues, et en dormant sur la banquise pour ne rien gâcher. Le leitmotiv ? Les Fjords sont farcis de couloirs inexplorés qui ne demandent qu’à être skiés. Voilà pourquoi depuis une dizaine d’année, plusieurs équipes de canadiens, américains et européens sont venues arpenter les couloirs de ces quelques Fjords et en ont rapporté les récits. Nous aussi avons mordus à l’hameçon au printemps dernier.

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Notre idée était de trouver de nouvelles pentes, d’ouvrir des couloirs jamais skiés, mais aussi de répéter des itinéraires mythiques des secteurs de Sam Ford Fjord et Walker Arm. Nous sommes donc aller fouiller dans Clark Fjord et Gibbs Fjord dans un premier temps. Ces zones sont peu fréquentées en été, encore moins en hiver, nous n’avions trouvé aucune info mais les rares cartes du coin nous laissaient imaginer le meilleur.

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Dés les premiers jours, nous avons enchainé des couloirs dans Clark Fjord. Un premier, lisible, pas trop long, sans difficulté technique. Un second, beaucoup plus complexe, serpentant entre les falaises, qui disparaissait derrière un éperon rocheux, pour ré-apparaitre plus haut, un ressaut rocheux, une exposition plus marquée, nous étions dés lors de plein pied dans l’aventure. Les couloirs suivants proposaient le même type de configuration, à vu, crampons aux pieds et droit dans la pente.

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Après 10 jours sur le secteur et 6 couloirs ouverts, nous avons marché plusieurs, et rejoint Walker Arm en remontant Stewart Valley. L’idée cette fois, skier les classiques du coin « Polar Star », « Broken Dream » et d’autres lignes dont les noms n’apparaissent nul part encore.

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Arrivés dans le Fjord, une autre expé est déjà en place, des anglais bien énervés qui comme nous, enchainent les pentes de l’île. L’occasion d’échanger sur nos réalisations, nos projets, et notre émerveillement commun. On marche dans leur traces, nous nous croisons dans un couloir, ou leur indiquons quelques belles lignes.

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Une de nos envies sur ce voyage était de réaliser un vrai déplacement autonome, donc de retourner sur Clyde River en tirant nos pulkas. En anticipant météo, rythme de progression, choix d’itinéraire, et en se gardant du temps pour skier quelques lignes, nous avons attaqué le retour. 6 jours de marche, un dernier couloir et toujours autant d’émerveillement derrière chaque sommet, au bout de chaque vallon, au pied de toutes ces falaises contournées.

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Pour arriver finalement au village et retourner à la civilisation, ses rythmes, ses téléphones, sa mobilité. Le meilleur d’un voyage comme celui-ci ? La diversité des plaisirs qu’on y trouve. Du ski comme jamais, une solitude et un calme inégalable, des amitiés qui se créent, et surtout un coup de foudre visuel tous les jours au réveil.

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